Pourquoi faire des enfants?

je le rappelle, je n'aime pas les gosses, je n'en veux pas, l'Ours non plus...

mais là, on a eu (presque) envie

Irmeyahou a écrit:

C'est mignon. Voilà, je l'ai dit, vous pouvez me lapider. Quoique la honte me tuera...

lapidez-moi moi d'abord

Citation :

C'est toujours troublant (émouvant) quand ils tiennent un bébé dans leurs bras.

oui, j'ai eu des sensations toutes bizarres

haha! ça aurait été marrant de savoir ce qu'ils en disent...

Ce matin avec Monsieur, nous avons eu une conversation sur les prénoms. Comme ça, juste "t'aimes quoi, toi, comme prénoms?" sans se dire niaisement "hen ouais c'est trop trop beau c'est comme ça qu'on appelera nos chérubins" (on ne vit pas ensemble...alors parler de gosses...^^) ceci dit c'était assez marrant: on a les mêmes goûts...

Surtout pas un! j'aime pas les enfants uniques...

Megaera a écrit:

Ouais, comme ça tu déverses tes frustrations sur plusieurs. Yen aura pas qu'un qui morflera, de cette façon. Puis l'idée de fratrie me plait bien...

Exactly!

Tu nous feras un p'tit résumé, Irm'?

Récemment, une copine a voulu avoir une conversation avec moi sur LE sujet qui m'énerve et dont je n'aime pas parler (du moins pas avec n'importe quelle personne...) : les enfants handicapés, le fait d'être enceinte d'un enfant handicapé...Il faut savoir que cette fille est fascinée par les enfants et elle était d'ailleurs, il y a peu de temps, en train de songer à faire un bébé avec son copain (elle avait arrêté la pilule, carrément...) donc elle commence comme ça:"j'ai vu une émission récemment sur une femme qui attendait un bébé handicapé, et elle n'a pas souhaité mener sa grossesse à terme...", en gros, pour elle, c'est mal, c'est égoïste..."L'avantage, me dit-elle, d'avoir un enfant handicapé, c'est qu'au moins il ne te quittera pas, il ne va pas faire sa vie de son côté, quoi..." Je ne vois pas en quoi cela est un avantage, c'est précisément tout l'inverse! et je lui ai dit, que moi, si j'étais dans cette situation et si j'attendais moi-même un enfant handicapé, eh bien désolée mais je ne le garderais pas...Ça m'arracherait le cœur de me faire avorter, mais non, je ne pourrais pas le garder, ce bébé...J'ai déjà eu cette conversation avec mes parents, mon autre sœur, et ils pensent comme moi, même mes parents, qui pourtant ont une fille autiste et malgré tout l'amour qu'ils ont pour elle, ils savent qu'elle sera là, jusqu'à la fin de leurs vies, et qu'ils ne pourront pas vieillir sereinement. Je crois que ma copine a été assez outrée de m'entendre dire que je préférerais me faire avorter que d'élever mon enfant handicapé...

Je respecte l'opinion de cette fille, après tout, chacun ses choix, mais c'est un sujet qui me fait mal, qui m'énerve vite...Surtout qu'ensuite elle m'a posé plein de questions sur ma soeur, et a voulu savoir, en gros, à quel point elle n'était pas "normale"...Pfff pourquoi c'est si dur, parfois, de parler de ça...

Je sais pourtant qu'elle garde de temps en temps un jeune autiste, en "baby-sitting", plus ou moins...Mais je ne suis pas sûre qu'elle ait une vision très objective du problème, et comme tu dis je crois qu'elle ne voit que le côté charitable...Mais le truc qui m'a vraiment outrée c'est quand elle m'a sorti "l'avantage d'avoir un enfant handicapé..." mais bordel, on ne fait pas des enfants pour les garder à soi toute sa vie! on les accompagne dans la vie, on les guide au mieux, mais ce que l'on met au monde ne nous appartient pas...Y'a une très belle chanson de Lynda Lemay à ce sujet d'ailleurs, qui s'appelle justement "ce que l'on met au monde ne nous appartient pas..." sur une maman et son enfant handicapé, cette chanson me touche beaucoup car elle est très juste, les paroles sont parfois violentes mais émouvantes...Bref...

Megaera a écrit:

On se dit "ça va aller...". NON!
C'est pas facile, c'est même très dur. Sans faire exprès, ils nous
poussent au bout de nous-même, et nous révèlent toute notre
(in)humanité.

Voilà, c'est tout à fait ça...

Je pense qu'elle ne se rend pas bien compte, en effet...

Quel type de handicap avait la personne avec qui tu as passé cette semaine? dans quel cadre l'as-tu rencontrée? (si ce n'est pas trop indiscret... )

Pour ce qui est de ce qu'on ressent vis à vis des personnes handicapées, c'est souvent confus, difficile, même quand on a grandi dans cet univers...Quand j'étais pré-ado je vivais très mal le fait d'avoir une soeur "différente", j'ai souhaité qu'elle meure, parfois... Je m'en veux d'avoir ressenti ça, mais c'est comme ça...J'étais une boule concentrée d'émotions et de déchirures à l'époque, c'était pas évident. Et un jour ma soeur a fait une grosse crise d'épilepsie, la première d'une longue série, en fait. Sur le coup on ne savait pas ce qu'elle avait, mes parents, mon autre soeur et moi, on était tous complètement démunis, affolés, on n'avait jamais vus ça, on ne savait pas qu'elle était en train de faire une crise d'épilepsie...D'autant plus qu'elle était tombée sur le dos, elle s'était fait très mal, mes parents ont immédiatement appelé le samu, etc...Moi j'étais là, je regardais tout ça, et je croyais qu'elle était en train de mourir. Alors je me suis dit:"si elle meure, ça sera de ta faute, car tu l'as voulu..." elle n'était pas en train de mourir, bien sûr, mais ça m'a beaucoup marquée, longtemps. Enfin bon, j'sais pas pourquoi je raconte ça, surtout ici, mais tout ça pour dire, qu'effectivement, c'est pas évident de jauger ses sentiments par rapport à tout ça, on pense des choses, on culpabilise parfois...Bref, pas facile, quoi...